Les conséquences… on fait quoi?
Ah, les conséquences… Voilà un thème qui suscite bien des débats!
Chez ESPACE, nous croyons que les conséquences ont une valeur positive et constituent un véritable levier d’apprentissage, qu’elles sont bénéfiques pour l’enfant. D’autant plus lorsque nous encourageons l’enfant à réfléchir par lui-même à la manière de rectifier son erreur. Cela contribue à son autonomie. Cependant, cette démarche doit être menée avec discernement, car toutes les conséquences ne se valent pas.
Intéressons-nous au sujet et voyons comment transformer les moments de discipline… en occasions!
Quelle est la différence entre conséquence et punition?
Cette distinction est importante, car ces deux termes sont fréquemment confondus dans notre approche éducative.
La punition est une sanction imposée à la suite d’un comportement jugé inapproprié.
Elle n’est pas nécessairement liée de manière directe au comportement ou à la situation, et est conçue pour dissuader de futurs comportements similaires. Voici quelques exemples de punition :
- Julia renverse son verre de lait et se voit privée de dessert.
- Samuel se dispute avec son ami et perd son droit d’aller à la récré.
- Alex oublie de faire ses devoirs et se voit privé d’utiliser son téléphone portable pendant une journée.
Ces pratiques punitives, bien ancrées dans de nombreux foyers, établissements scolaires et garderies, semblent offrir une solution immédiate de discipline.
Mais saviez-vous que leur impact peut s’avérer contre-productif? L’utilisation régulière de mesures punitives a souvent pour effet de faire augmenter la colère et le désir d’opposition chez l’enfant. Donc, finalement, on se retrouve un peu avec l’effet contraire… À long terme, cela peut même engendrer un sentiment d’infériorité chez l’enfant, qui risque de peu à peu perdre confiance en lui, en croyant qu’il est une mauvaise personne à force de recevoir toutes ces punitions.
Cette réflexion nous incite à reconsidérer notre approche disciplinaire pour privilégier le développement d’un sentiment de responsabilité et d’autonomie chez l’enfant, non?
De l’autre côté, la conséquence est le résultat naturel ou logique d’une action ou d’une inaction.
Elle est liée à l’acte lui-même. La conséquence, lorsqu’elle est utilisée de manière réfléchie, aide l’enfant à comprendre les répercussions de ses actions et encourage la responsabilité personnelle.
Les trois types de conséquences
On peut diviser les conséquences en trois catégories.
1 – Mesures réparatrices
Plutôt que d’imposer une punition, pourquoi ne pas guider les enfants vers le chemin de la réparation? Dès son plus jeune âge, quand l’enfant commet une erreur, le fait de l’inviter à y remédier par des gestes concrets, tels que présenter des excuses sincères ou réparer ce qui a été endommagé, peut être très formateur.
Cette approche ne se limite pas à corriger le tort; elle vise à enrichir l’enfant d’une précieuse leçon de vie, renforçant son sens de la responsabilité tout en préservant son estime personnelle.
Il est essentiel, cependant, de veiller à ce que ces actions réparatrices viennent de l’enfant lui-même et ne soient pas imposées par l’adulte. L’authenticité de la démarche est la clé : un enfant qui propose lui-même comment réparer son erreur s’engage bien plus profondément dans son cheminement.
2 – Conséquences naturelles
Apprendre par l’expérience, c’est exactement ce que nous offrons aux enfants lorsque nous les laissons vivre une conséquence naturelle! Cette approche permet à l’enfant de faire des liens directs entre ses actions et leurs effets.
Que l’enfant finisse sa réserve de bonbons en une soirée, découvrant qu’il n’en a plus comparativement à sa sœur (en plus d’un petit mal de cœur au passage!), qu’il oublie son manteau par un jour de pluie et doive manquer la récré, ou encore qu’il laisse ses jouets chez sa tante et se retrouve privé de ces derniers pendant un certain temps, il apprendra ensuite à réfléchir aux conséquences de ses actes.
Cette méthode, que l’on soit un parent, un éducateur ou un adulte significatif dans la vie de l’enfant, demande une grande dose de retenue! Mais en adoptant cette approche, nous aidons les enfants non seulement à gérer les conséquences de leurs actions, mais aussi à établir une solide confiance en leur capacité à interagir avec le monde qui les entoure. Toute une base pour l’avenir!
3 – Conséquences logiques
Il arrivera que les conséquences naturelles ne suffisent pas… et que l’adulte doive alors agir. Les conséquences logiques établissent simplement un lien direct entre l’action de l’enfant et la réponse qui en découle, facilitant ainsi sa compréhension et la correction de son comportement. Voici quelques exemples :
- Anna ne termine pas son projet scolaire à temps. Une conséquence logique pourrait être qu’elle doive passer du temps à la maison pour le terminer, sacrifiant ainsi du temps qu’elle aurait pu consacrer à des activités plus agréables;
- Arnaud dépasse le temps alloué sur son iPad. Une conséquence logique pourrait être la réduction du temps disponible le jour suivant.
- Charlotte se lève de mauvaise humeur, bougonne et rechigne sur tout. Une conséquence logique pourrait être qu’elle déjeune seule au comptoir pendant que le reste de la famille discute à la table.
Impliquer les enfants dans le processus de résolution?
En invitant les enfants à cocréer des solutions et à choisir des conséquences judicieuses pour leurs actes, on leur offre un cadeau inestimable : le pouvoir de façonner leur sens de la responsabilité. Cette méthode, au cœur de la discipline positive, n’est pas seulement une question de règles et de conséquences, c’est une aventure vers l’autonomie.
Répondre aux besoins des enfants
La clé pour prévenir certains comportements inappropriés chez les enfants qui mènent à des conséquences réside bien souvent dans une compréhension et une réponse adéquate à leurs besoins fondamentaux. En déterminant et en prenant en considération ces besoins essentiels, nous pouvons non seulement réduire la fréquence des comportements indésirables, mais également favoriser un environnement où l’enfant se sent compris et soutenu. Voici un aperçu de certains besoins des enfants et des stratégies concrètes pour y répondre :
Le besoin de plaisir – comment y répondre?
- Prendre tous les jours 10 minutes pour s’amuser avec les enfants. Après une journée à l’école, il est fréquent que les enfants réclament de l’attention. Profitez de ces moments pour leur proposer une activité ludique. Après ce temps, vous pouvez expliquer que vous allez vous consacrer à la préparation du souper, établissant un équilibre entre le temps de jeu et les responsabilités quotidiennes.
Le besoin de liberté – comment y répondre?
- Donner des choix simples à l’enfant, et ce, tous les jours (tel ou tel vêtement, tel ou tel déjeuner, choisir la place où manger, jouer dehors ou lire à l’intérieur, etc.).
Le besoin de sécurité – comment y répondre?
- Prévoir et expliquer à l’avance les changements de routine et d’horaire, les règles de fonctionnement et les absences. Dire la vérité à son enfant (lors d’évènements comme la maladie, la séparation des parents, etc.) peut aussi grandement aider à nourrir ce besoin de sécurité.
Le besoin de compétence – comment y répondre?
- Lors du souper, l’enfant doit prendre le temps de dire deux choses qu’il a bien faites dans la journée ou dont il est fier. Ou encore, au moment du coucher, l’adulte peut dire à l’enfant deux choses qu’il a bien faites aujourd’hui. Le faire participer aux tâches ménagères est aussi une façon de répondre à ce besoin.
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Adultes, parents et amis : vous faites bien ça!
Accepter les conséquences de nos actions, c’est tout un défi, et ça ne devient pas magiquement plus simple avec l’âge! Mais en tant qu’adultes, on a cette responsabilité, ce devoir, même, de guider les jeunes à travers ce parcours. C’est comme ça qu’ils apprendront à danser au rythme des hauts et des bas de l’existence!
