À l’ère du numérique, nos enfants naviguent dans un monde virtuel complexe et parfois menaçant. Un univers dans lequel il y a de très belles choses, mais aussi, malheureusement, beaucoup de mots haineux, de violence et d’intimidation.
La cyberintimidation, c’est quoi?
C’est lorsqu’une personne en intimide une autre en utilisant un moyen technologique : réseaux sociaux, sites web, messagerie (courriel, texto), etc.
Un partage de photo non autorisé, des messages humiliants ou malveillants, des insultes et des menaces en sont tous des exemples. C’est quand il y a un déséquilibre des pouvoirs et qu’un cyberprédateur exerce un contrôle sur l’autre.
L’Internet en 2024… c’est encore le Far West! Avec la possibilité qu’offrent les médias sociaux de se cacher derrière une fausse identité, c’est d’autant plus facile d’intimider les autres sans conséquences. Même avec les meilleures intentions du monde, il est difficile de savoir comment s’y retrouver et comment protéger un enfant.
Mais un fait reste : la cyberintimidation, c’est grave. Ça peut même être très grave. Ces actes, potentiellement criminels, peuvent en effet être sanctionnés par la loi. Il est donc crucial de pouvoir les repérer, d’en discuter avec nos jeunes, et, surtout, de veiller à ce qu’ils n’en soient pas victimes. Il est également essentiel de s’assurer qu’ils ne se livrent pas à de tels gestes envers autrui.
Au cœur de la prévention : créer un climat de confiance
La protection des enfants contre la cyberintimidation va au-delà d’une protection antivirus. Un aspect important qu’on néglige parfois dans la protection des enfants contre les dangers du monde numérique, c’est de créer un environnement basé sur la confiance.
Voici quelques stratégies pour y parvenir :
- Engagez des conversations régulièrement avec les enfants sur leurs activités en ligne. Même si vous êtes complètement nuls avec les technologies, vous faites quand même de la prévention quand vous adoptez cette attitude.
- Montrez de l’intérêt pour ce qu’ils aiment faire sur Internet, les jeux auxquels ils jouent ou les personnes avec qui ils interagissent. Cette approche non intrusive les encouragera à partager plus librement leurs expériences en ligne.
- Évitez les discours axés sur les différences, comme « je ne comprends rien à ça, les affaires de réseaux sociaux ». S’ils se sentent incompris, ils auront moins tendance à aller vers des adultes en cas de besoin.
- Lorsqu’un enfant vous parle de ses expériences en ligne, écoutez-le attentivement et avec empathie. Évitez de le juger ou de réagir de manière excessive. Cela lui montrera que vous êtes un refuge sûr et compréhensif, renforçant ainsi sa confiance pour partager des soucis plus sérieux avec vous.
- Réfléchissez à vos propres comportements pour être cohérent ou cohérente dans les limites que vous installez.
- Encouragez et renforcez la confiance en soi de l’enfant. Un enfant qui a une bonne estime de lui-même est plus à même de parler des problèmes qu’il rencontre, y compris la cyberintimidation.
- Nommez l’importance d’en parler si quelque chose arrive. Valorisez le fait qu’on peut aller chercher de l’aide devant un obstacle (faire de son mieux).
Prévenir la cyberintimidation
Rappelez-vous qu’il est important d’éduquer sans stigmatiser! C’est encore plus vrai chez les adolescents et les préadolescents.
Comment? En éduquant les jeunes sur les dangers en ligne, y compris la cyberintimidation, d’une manière informative et non alarmiste.
Règles de sécurité des médias sociaux
- Avisez les jeunes de ne pas afficher leur localisation sur les médias sociaux. Ils ne doivent jamais publier une photo où l’on voit l’adresse de leur domicile ni dévoiler leur adresse, le nom de leur rue, leur école, etc., que ce soit en messagerie directe ou ailleurs.
- Il faut toujours bloquer les messages directs d’inconnus sur les médias sociaux, même s’ils font des compliments, offrent des produits gratuits, etc. Souvent, ce sont des arnaques.
- Invitez les jeunes à ne jamais parler à des inconnus en ligne, encore moins leur mentionner leur âge, donner leur nom de famille, dévoiler l’horaire de travail des parents, etc.
Il est également de notre responsabilité de promouvoir les bonnes habitudes en ligne : utilisation des appareils dans les espaces communs, vérification régulière des paramètres de confidentialité et utilisation de contrôles parentaux, si nécessaire.
Il peut aussi être intéressant de créer une entente parent-jeune sur l’utilisation des technologies. Voici un modèle que nous vous proposons : entente parent-jeune.
Comment reconnaître les signes de la cyberintimidation?
Il est important d’apprendre aux enfants à reconnaître les comportements de cyberintimidation. Encouragez-les à vous en parler et à signaler toute forme d’intimidation en ligne.
Mais peut-être ne vous en parlera-t-il pas.
Si votre enfant ou un enfant de votre entourage est victime de ce type d’intimidation, cela peut être difficile à détecter. Portez particulièrement attention aux signes suivants :
- La nervosité lorsque l’enfant utilise ses appareils numériques. Un jeune qui évite soudainement les appareils électroniques ou les médias sociaux ou qui semble anxieux à la réception d’une notification peut indiquer qu’il est victime de cyberintimidation.
- Des modifications dans ses habitudes de communication. Un enfant qui cesse de parler de ses activités en ligne pourrait constituer une alerte.
- Un changement de comportement global, pas juste relié aux médias sociaux. Les victimes de cyberintimidation peuvent également devenir irritables, colériques ou déprimées.
- Un changement d’humeur récurrent après être allé en ligne.
Mon enfant est victime de cyberintimidation. Que faire?
Si votre enfant vient vers vous avec un problème de cyberintimidation, réagissez de manière calme et mesurée. Travaillez ensemble pour trouver des solutions, comme bloquer le harceleur ou signaler le comportement aux plateformes concernées.
Votre réaction constructive renforcera la confiance de votre enfant en vous. Si les cyberintimidations se font par d’autres élèves, parlez-en au professeur et à l’école de l’enfant. Certains cas peuvent même être présentés à la police.
Futuraville : un jeu GRATUIT pour les 9 à 12 ans!
Les organismes ESPACE et leur Regroupement des organismes ESPACE du Québec ont conçu pour vous Futuraville, un jeu ludique et éducatif en prévention de la violence faite aux enfants destiné aux jeunes de 9 à 12 ans. En réalisant cinq missions, le jeune découvrira les différentes formes de violence, autant comme victime que comme témoin. Il apprendra des stratégies concrètes pour aider les jeunes de Futuraville et pourra les appliquer dans sa vie personnelle, si jamais il était à son tour victime ou témoin de violence. L’enfant découvrira également différentes ressources qui existent pour l’aider, au besoin.
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Adultes, parents et amis : vous faites bien ça!
N’hésitez pas à partager ces conseils avec vos amis et votre famille pour combattre ensemble la cyberintimidation. Plus nous serons éduqués sur le sujet, plus il sera facile pour les adultes d’aider les enfants.
La lutte contre la cyberintimidation commence à la maison. Ensemble, nous pouvons créer un espace en ligne plus sûr pour nos enfants.
