L’écoute à la rescousse!
Que l’on soit un parent, un éducateur, un enseignant, un animateur ou simplement un adulte significatif de l’entourage de l’enfant, on est tous confrontés un jour ou l’autre à la demande d’attention des plus jeunes.
Regardons ensemble quelques manifestations de ce besoin d’attention à travers diverses scènes quotidiennes vécues avec des adultes gravitant autour de l’enfant.
Mise en situation 1 :
parents
Karaté et dessins intergalactiques
Il est 17 h 15.
Le souper n’est pas prêt.
Le cours de karaté d’Émile est à 18 h.
La petite dernière revient avec maman de la garderie. Dès qu’elle entre, elle hurle J’AI FAIIIIIIIMMMMMMM.
Papa tente tant bien que mal de finir le souper en terminant les leçons d’Émile. Et c’est à ce moment que Charlotte, notre cadette, décide que c’est le bon moment de présenter à papa son dessin intergalactique, incluant évidemment une explication de fond.
- Réaction possible de papa : « Là, Charlotte, tu vois bien que papa fait le souper et qu’on est en retard! Émile commence son cours dans 45 minutes, et Simone a faim. C’est vraiment pas le temps de parler de Vénus! » Charlotte insiste. Papa lève le ton. Charlotte pleure. Résultat : 10 minutes plus tard, Charlotte est encore autour de lui avec son dessin, elle est triste, et toute la famille ressent la pression.
- Réaction possible de papa : « Charlotte, papa est occupé à faire le souper, donne-moi juste deux minutes que je termine d’éplucher les carottes » (Charlotte doit aussi apprendre à attendre un peu). Deux minutes plus tard, papa se baisse à la hauteur de Charlotte. Il prend le dessin et lui pose quelques questions. Il conclut : « Mais où est donc la Terre? » Ah, bien oui, Charlotte n’avait pas pensé à l’ajouter. Elle repart terminer son dessin, très satisfaite. Résultat : 5 minutes et Charlotte repart heureuse et écoutée.
Mise en situation 2 :
éducateurs et autres professionnels de l’éducation
L’éclat créatif
Léo, 8 ans, participe à un atelier de peinture du centre de loisirs. Remarquant que l’animateur, Alex, félicite les autres enfants pour leurs œuvres, Léo commence à peindre de manière plus extravagante, utilisant des couleurs vives et demandant fréquemment l’avis d’Alex sur son travail. Il essaie même d’aider les autres enfants pour attirer davantage l’attention d’Alex et se distinguer comme un leader amical et créatif.
- Réaction possible d’Alex : Alex se sent débordé par l’attitude de Léo et ne répond pas positivement à ses demandes d’attention. Au début, il ignore ses efforts, et il finit par le réprimander pour avoir trop attiré l’attention. Résultat : cela pourrait décourager Léo, freiner sa créativité et son désir d’aider les autres. Surtout, une telle réaction pourrait affecter négativement l’estime de soi de Léo.
- Réaction possible d’Alex : Alex remarque l’enthousiasme et l’initiative de Léo et le félicite pour son approche créative et son esprit d’entraide. Il encourage Léo à continuer d’explorer son style artistique et à aider ses camarades, valorisant ainsi son leadership et sa créativité. Cette reconnaissance, devant les autres élèves, motivera Léo à poursuivre ses efforts et renforcera sa confiance en lui.
Mise en situation 3 :
adultes de l’entourage
Impatience à table
Lors d’un souper avec des amis de ses parents, Julien, un garçon de 7 ans, commence à montrer des signes d’impatience. Les conversations des adultes s’étirent et l’ennui le gagne.
Il tape du bout des doigts sur la table à un rythme saccadé, qui monte progressivement en volume. Peu à peu, ses tapotements se transforment en coups. En plus du bruit, Julien grimace à chaque bouchée de nourriture, exagérant son dégoût pour attirer l’attention des adultes autour de la table.
Il dirige son attention vers Jeanne, l’amie de sa mère, et l’interroge avec une pointe d’impatience dans la voix : « Est-ce que ça va bientôt se terminer? ». En fait, il est impatient de partager un moment avec elle en lui présentant son nouveau pyjama de chat.
- Réaction possible de Jeanne : Jeanne n’aime pas ce type de réaction et elle ne répond pas bien à l’impatience de Julien, le réprimandant pour son comportement jugé inapproprié à table. En lui répondant avec ce ton irrité, cela pourrait faire en sorte que Julien se sente embarrassé, incompris ou frustré. Une telle réaction pourrait non seulement intensifier son comportement négatif, mais aussi créer une tension entre les adultes et l’enfant, affectant l’ambiance générale du souper.
- Réaction possible de Jeanne : Jeanne reconnaît les signes d’impatience de Julien et lui répond avec empathie. Elle engage une petite conversation pour détourner son attention de l’ennui, lui posant des questions sur son pyjama de chat ou sur d’autres sujets qui l’intéressent. Elle pourrait également suggérer une petite activité à Julien, comme lui faire un dessin en attendant, afin qu’il se sente écouté et valorisé.
Et si en prenant le temps…
On gagnait du temps?
L’importance de l’écoute active dans le développement de l’enfant
L’écoute active permet de montrer à l’enfant qu’il est compris, valorisé et soutenu. Elle a plein d’avantages!
- Validation des émotions : lorsque les adultes écoutent activement, ils reconnaissent et valident les émotions de l’enfant. Cette reconnaissance aide les enfants à comprendre leurs sentiments, et que ces derniers sont importants et légitimes, ce qui est crucial pour leur développement émotionnel et leur bien-être.
- Renforcement de l’estime de soi : l’attention que les adultes accordent aux enfants à travers l’écoute active leur montre qu’ils sont dignes d’intérêt et de respect. Cela contribue à renforcer leur estime de soi, car ils se sentent valorisés et compris.
- Développement des compétences sociales : l’écoute active enseigne par l’exemple. Comment? Les enfants apprennent à écouter activement eux-mêmes, ce qui améliore leurs compétences sociales et leur capacité à interagir avec empathie envers les autres. Cela les aidera à établir des relations plus positives avec leurs pairs, mais aussi avec les adultes.
- Construction d’une relation de confiance avec l’adulte : finalement, l’écoute active contribue à établir une relation de confiance entre l’enfant et l’adulte. Les enfants qui se sentent en confiance avec un adulte sont plus enclins à se tourner vers cette personne pour obtenir du soutien lorsqu’ils sont confrontés à des défis, un facteur clé dans la prévention de la violence.
Malheureusement, l’inverse est aussi vrai. Les enfants qui manquent d’attention et ne sont pas écoutés sont plus susceptibles de développer des comportements agressifs, violents, voire autodestructeurs, car ils peuvent utiliser ces comportements comme moyen pour attirer l’attention.
Cinq minutes par jour : un petit geste quotidien, un grand pas pour le bien-être de l’enfant!
L’impact de la qualité du temps passé ensemble surpasse souvent celui de la quantité. Dans un monde où tout va vite, il est essentiel de reconnaître que des moments de qualité, même brefs, peuvent avoir un impact profond sur le développement et le bien-être des enfants!
Nancy Doyon, psychoéducatrice renommée, souligne les bienfaits d’accorder au moins cinq minutes d’attention exclusive et consciente à nos enfants chaque jour.
Lire l’article : Ameliorez la relation avec vos enfants en seulement 3 mois
Et voici trois trucs pour trouver ce temps dans vos vies occupées!
- Planification d’un moment fixe : choisissez un moment déterminé chaque jour pour consacrer ces cinq minutes à l’écoute et à l’interaction avec les enfants. En le rendant routinier, cela devient une partie intégrante de votre journée.
- Utiliser le temps de trajet : si vous accompagnez un enfant à l’école ou à son activité, utilisez ce temps pour parler avec lui, écouter ses histoires ou discuter de ses champs d’intérêt.
- Cinq minutes de moins… sur nos écrans? Ça ne serait peut-être pas notre conseil le plus populaire, mais si on diminuait notre temps d’écran de cinq petites minutes… pour plutôt parler aux enfants autour de nous? Cinq minutes de moins à regarder notre fil Facebook ou à regarder le dernier épisode de notre série Netflix ne changera pas notre vie… mais cela pourrait grandement aider la leur!
Communiquer à hauteur d’enfant :
un geste simple, un impact profond!Quand vous vous baissez à la hauteur d’un enfant pour lui parler, cela crée un environnement où l’enfant se sent compris et valorisé. Gardez cependant une distance appropriée avec l’enfant, comme la longueur d’un bras. Évitez aussi de lui dire « regarde-moi dans les yeux », soulignant ainsi l’importance du respect dans leur communication. Vous constaterez que ce simple geste de se baisser à son niveau peut significativement changer la dynamique de l’échange!
↓
Adultes, parents et amis : vous faites bien ça!
En pratiquant l’écoute active, vous avez le pouvoir d’aider les enfants à développer une meilleure estime d’eux et à gérer leurs émotions de manière saine, contribuant ainsi à favoriser un développement sain.
