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Enfant en pleurs refusant de lâcher un iPad pendant une crise du bacon

Comment réagir à une crise du bacon ?

Vous êtes en face d’un enfant qui, soudainement, perd ses moyens. Ses yeux s’écarquillent, ses jambes se dérobent, il se met à crier et son corps tout entier ne semble plus lui appartenir. Ça vous est familier?

Mais qu’est-ce qui lui arrive…

C’est la fameuse crise du bacon!

D’où vient donc cette crise? Comment y réagir? Et ce qu’on aimerait savoir encore plus : peut-on la prévenir?

Décortiquons ensemble ce phénomène et découvrons comment y faire face.

 

Comment réagir à une crise du bacon ?

 

Qu’est-ce que la crise du bacon?

Ce type de crise corporelle survient le plus souvent entre 18 mois et 3 ans, quand l’enfant est en quête d’autonomie et d’affirmation de soi. Elle survient souvent quand un enfant ne peut pas faire ce qu’il souhaite, quand il doit faire quelque chose dont il n’a pas envie, ou encore quand il ne réussit pas à faire quelque chose qu’il aimerait faire seul. Le jeune enfant ressent alors des émotions intenses, mais ne dispose pas des mots nécessaires pour les exprimer.

Lorsqu’un enfant est en plein épisode de crise du bacon, son cerveau est en mode d’alerte maximale. Il lui est malheureusement impossible de vous écouter, de se calmer et de réfléchir.

Vous devez garder à l’esprit que les jeunes de cet âge ne sont pas toujours en mesure de maîtriser leurs comportements, et leurs crises ne sont pas dirigées « contre vous ». Vous le rappeler peut vous aider à faire preuve de plus de patience.

 

 

Comment réagir?

Parfois, il est possible d’anticiper une crise et d’agir de manière préventive en détournant l’attention de l’enfant ou en lui proposant par exemple de chanter une chanson. Si ça fonctionne, tant mieux! Mais si cette technique s’avère inefficace et que vous vous retrouvez vraiment devant une explosion d’émotions, il y a trois actions à garder en tête si vous faites face à une crise du bacon :

  1. Ne réagissez pas immédiatement à la crise. Rappelez-vous : vous ne pourrez pas l’arrêter! Si la crise ne suscite aucune réaction de votre part, l’enfant l’interprétera comme inefficace. Cependant, il est important de ne pas ignorer les comportements dangereux, tels que lancer des objets, se frapper la tête contre un mur ou s’en prendre à un autre enfant. Pendant qu’il est dans cet état, il n’y a rien à faire d’autre que de le protéger de lui-même ainsi que de protéger les autres enfants, puis de demeurer près de lui pour l’accompagner lorsqu’il reviendra à lui. 
  2. Si possible, amenez l’enfant dans un endroit sécuritaire dès le début de la crise, que vous soyez en public ou à la maison. Cela vous aidera à mieux maîtriser la situation. Restez tout près et n’intervenez que lorsqu’il sera plus calme et qu’il sera en mesure de vous parler et de réfléchir. Si vous sentez que cela vous stresse, vous pouvez appliquer la méthode des 3 R. 
  • Reculez : pour ne pas dire ou faire quelque chose que vous regretterez.
  • Respirez : prenez le temps de vous calmer.
  • Réagissez : une fois calme, vous pourrez faire ce qu’il y a de plus approprié selon les circonstances.
  1. Revenez sur la crise APRÈS. C’est l’étape la plus importante! Une fois la crise terminée seulement, vous pouvez échanger avec l’enfant :
  • Nommez ce que vous avez observé.
  • Exprimez, dans des mots simples, votre compréhension de ce qu’il a traversé et des émotions qu’il a ressenties. 
  • Expliquez-lui clairement que son comportement n’est pas la meilleure façon de réagir.
  • Questionnez-le sur le bon comportement à adopter et écoutez-le.

Par exemple : « Émile, tantôt, tu as fait une crise en te jetant par terre et en hurlant, parce que j’ai refusé de t’acheter le jouet. Je comprends que tu t’es senti fâché, mais ce n’est pas la bonne manière de l’exprimer. Qu’est-ce que tu pourrais faire à la place la prochaine fois?

 

Respirer pour mieux gérer

Il est normal d’être déstabilisé et démuni devant ce genre de situation, surtout en public. C’est gênant, on sent parfois le regard accusateur des autres… Et il n’est pas toujours facile de ne pas succomber à la peur, à la gêne et à la colère. 

Mais, quelle que soit la situation ou l’intensité de la crise de l’enfant, il est primordial de maîtriser d’abord vos propres émotions. Dès que vous sentez que la situation vous échappe ou que vous perdez le contrôle, prenez un moment pour respirer profondément et retrouver votre calme avant d’intervenir. 

Si vous gardez votre calme et que vous expliquez à l’enfant que c’est normal d’être fâché, mais qu’il faut apprendre à le dire avec des mots, le message finira par être assimilé au fur et à mesure que l’enfant grandira.

 

Comment prévenir ces crises?

Il est crucial de comprendre que les crises font partie intégrante du développement normal de l’enfant, surtout à l’âge où il commence à forger son autonomie. Comme nous l’avons constaté, il est souvent difficile d’empêcher une crise de se produire, mais il existe des stratégies à mettre en place.

Dans la vie quotidienne, nous avons le pouvoir d’encourager des comportements positifs chez nos enfants en créant des « conditions optimales » propices à leur épanouissement. Cela implique une intervention constante, des attentes adaptées à leurs capacités et une communication claire. De plus, accordez une importance particulière au temps de qualité que vous passez avec votre enfant, car cela renforce les liens familiaux, améliore la communication et réduit le risque de crises.

L’adoption régulière de techniques de relaxation et de méditation constitue une excellente approche pour prévenir des réactions excessives, en améliorant la gestion émotionnelle et en renforçant la maîtrise de soi, tant pour vous que pour vos enfants.

 

Quoi faire si je me fâche?

Malgré toutes les bonnes intentions, il est possible que vous l’échappiez parfois et que vous vous laissiez emporter par la colère, que vous vous impatientiez et vous mettiez à crier. Quoi faire, si cela vous arrive? C’est simple : faites vos excuses!

Expliquez-lui aussi que vous auriez dû choisir un autre moyen pour exprimer votre colère ou votre insatisfaction et que vous ferez de gros efforts pour ne plus vous emporter à l’avenir. Cela lui donne un modèle afin que lui-même puisse contrôler ses accès de colère et agir de façon plus positive lorsqu’il vit une émotion négative. De cette façon, votre enfant comprend qu’il est acceptable, pour lui aussi, de reconnaître ses torts et de s’excuser, et il comprend que vous n’êtes pas parfait. L’enfant a donc le droit de faire des apprentissages.

 

Adultes, parents et amis :
vous faites bien ça!

Lorsque vous surmontez avec succès une crise de bacon, prenez le temps de vous féliciter pour votre maîtrise de la situation. Vous éprouverez une immense fierté, et cela sera pleinement mérité!

N’hésitez pas à partager ces conseils avec vos amis et votre famille pour qu’ils comprennent mieux pourquoi vous « ignorez » une crise et pour qu’ils apprennent eux aussi comment réagir si une telle situation leur arrive.

 

Pour aller plus loin :

 

Notre courte capsule sur le sujet :

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